Le refroidissement climatique

Aujourd'hui il fait grand beau. Nous sommes au 5ème jour de notre voyage, et il est donc temps d'aller dire bonjour à la Statue de la Liberté.
Charlotte sort avant nous, pour aller apporter son blouson à Léo qui est parti en simple sweat. Bien lui en prend, elle nous alerte aussitôt par texto: il fait -15°C !!!
Nous sortons vérifier, aie! nous voilà effectivement en Sibérie, nous venons de perdre 20 degrés en 24h!
Comment donc ce pays qui consomme tellement (devrais-je dire gâcher?) d'électricité, de chauffage, de pétrole (ici, les voitures donnent l'impression d'avoir été conçues plus pour brûler de l'essence que pour rouler) fait-il pour vivre des refroidissements climatiques comme ça?!

Les doigts gelés, nous arrivons donc à l'embarquement du ferry à Battery Park. Ici, la liberté a droit à un statut un peu particulier depuis l'application des lois Patriot Act: nous sommes alignés comme à l'aéroport, encadrés par des dizaines de flics qui nous somment de bien vouloir retirer blousons, ceintures, montres, téléphones et autres bijoux avant de passer par les portillons détecteurs de terroristes islamistes sachant piloter des avions de ligne (ou des ferrys).
Sauf qu'ici l'aéroport c'est une tente en toile blanche, avec des accès grands ouverts, et qu'il faut attendre un bon quart d'heure le ferry suivant parce que celui-ci est déjà plein. Alors, quelques enfants pleurent discrètement parce qu'ils ont froid et ne comprennent pas bien pourquoi ils doivent rester en pull, d'autres plus grands trépignent docilement pour se réchauffer un peu, mais pas un flic ne propose de se couvrir avant de reprendre les fouilles!

Je n'ai pas de photos, vous imaginez bien que ce n'est pas le genre d'endroit où j'ai envie de rigoler avec ça.
Bref, au bout d'une demi-heure, débarrassés de la vermine décadente ennemie de l'Amérique, nous embarquons sur un énorme ferry et quittons Manhattan par le sud.



Il faut prendre son courage à deux gants pour affronter le vent et le froid sur le pont supérieur, mais la vue est superbe et les photos tentantes. Un grand merci aux canards qui ont fait don de leurs plumes à Patagonia pour confectionner ma doudoune.

Ensuite passage par Ellis Island, une ancienne zone de transit pour immigrés (décidemment!...), et retour face à New York, très beau.



Nous sautons du bateau rejoindre le métro où il fait curieusement presque aussi froid avec les courants d'air dans les couloirs, et remontons vers Central Park.
Nous reprenons le chemin des boutiques, en commençant par FAO Schwartz, le beau magasin de jouets dans lequel vous pouvez commander une poupée à la carte, en choisissant ses cheveux, sa tête, sa couleur, ses habits, etc... Vous recevez le tout 9 mois plus tard... non pardon, environ 2 semaines après, par la poste. Formidable ce concept d'enfant sur mesure, plus rapidement conçu qu'un vrai, très adapté au rythme de vie des femmes actives de New York.

A peine sortis de là, nous tombons sur l'Apple Store, le paradis des fans de gadgets de la Pomme. C'est très design, évidemment, c'est un magasin en sous-sol caché sous un cube de verre géant.
Là, on craque pour l'iPod Touch, c'était prévu, et on essaye tous les nouveaux logiciels Mac ainsi que le très frime MacBook Air.

On ressort encore plus légers que ce Air, et on va avaler du consistant dans le resto chinois où on s'était brûlé la langue la veille. Décidément copieux, rapide, par cher et bon!

Nous passons faire un peu les marioles au milieu de Times Square:

Cette place me donne l'impression de concentrer tout les excès du capitalisme en un seul lieu. J'imagine que lorsque ce système économique implosera, cela commencera par ici. D'ailleurs, à voir le peu de place qu'il reste pour des nouvelles pubs sur les buildings, ça peut prendre moins de temps qu'on ne le pense...

Nous allons ensuite à la découverte des merceries NY style. Le paradis sur terre pour n'importe quelle fan de couture! Justine en a le tournis.

Longue descente à pied de la 5ème avenue, de Broadway, on cherche désespérément les Converse pour Esther! Je ne vous dirais pas si on a trouvé, elle est en train de lire le message, et j'aime bien les surprises.

Retour cette fois très en retard chez Charlotte, on devait aller au cinéma à Brooklyn, dans la très jolie Academy of Music. On vise la séance d'après, et en attendant on va manger au resto.

Le film choisi, c'est Juno, une petite comédie presque Européenne par la simplicité de sa mise en scène, mais qui cache une idéologie catholique conservatrice à propos de l'avortement qui fait froid dans le dos. C'est malin, pour se réchauffer aujourd'hui...